La Maladie Rénale Chronique du Chat

La maladie rénale chronique du chat est une maladie fréquente dont la prévalence augmente de façon marquée avec l’âge : un chat senior sur trois en est atteint. Cependant certaines formes peuvent débuter beaucoup plus précocement.

L'installation d’une maladie rénale est progressive, ce qui retarde fréquemment son diagnostic.

Cette affection débute par une phase de diminution de la fonction rénale. Souvent elle n’est pas détectable par un simple examen et sa découverte peut être fortuite, à l’occasion de la réalisation d’un bilan sanguin.

Seule une approche préventive de dépistage permet une prise en charge précoce. Le diagnostic de la maladie rénale chronique (MRC) repose sur le recoupement de toutes les informations cliniques et diagnostiques disponibles.

La gestion à long terme de ce type de maladie nécessite la mise en place d’un suivi médical régulier.

Le rôle des reins

Les reins, assurent :

  • La filtration du sang pour éliminer de nombreuses toxines.
  • Le maintien des équilibres hydro-électrolytiques.
  • La synthèse d'hormones impliquées dans la formation des globules rouges.
  • Le controle des concentrations sanguine en Calcium et en Phosphore.
  • Le contrôle de la pression artérielle sanguine.

Les signes d’appels d’une maladie rénale chez le chat !

  • votre chat boit beaucoup,
  • votre chat urine beaucoup,
  • votre chat change d'aspect physique, il perd du poids,
  • votre chat mange moins,
  • des vomissements peuvent se manifester.

Ces symptômes sont courants dans d’autres maladies. Il est donc important de consulter si vous constatez ces signes sur votre animal !

Il faut distinguer Maladie Rénale et Insuffisance Rénale !

La maladie rénale

Elle correspond à une atteinte d’un ou des 2 reins. L’origine peut être :

  • héréditaire (ex : la maladie polykystique du Persan, Maine Coon, Brittish Shorthair…),
  • congénitale (malformation acquise dès la naissance mais non héréditaire),
  • acquise (intoxication, infection, obstruction, inflammation, infiltration par une substance, des cellules cancéreuses, maladie dysimmunitaire, ischémie, métabolique…).

Tant que la capacité de filtration est suffisante cela n'entraîne pas de dysfonctionnement rénal.

L’insuffisance rénale

Elle apparaît, dès lors que les capacités de filtration sont dépassées. C’est à ce stade que s’exprime cliniquement la maladie.

Quels sont les moyens diagnostic !

La Prise de Sang

  • Le dosage de l’urée et de la créatinine constitue un test classique de l’évaluation rénale.
  • Une élévation de leur concentration signe une atteinte d’au moins 60% à 75% des 2 reins. Ils s’agit donc de marqueurs tardifs.
  • Le marqueur SDMA augmente dans le sang, dès que la fonction est atteinte à 40% .Son dosage permet de diagnostiquer la maladie rénale avant que l’insuffisance rénale ne se développe.
  • Les autres marqueurs biologique utiles à l’évaluation rénale sont la protéinémie, le Ionogramme, la calcémie et la Phosphatémie, la T4.

L’analyse d’urine

    • Une diminution de la densité urinaire associée à une augmentations le la valeur des marqueurs rénaux, ou accompagné d’une deshydratation, signe généralement une atteinte du fonctionnement rénal.
    • La présence des éléments tels que les Proteines, Cristaux, Glucose, Bactéries sont aussi évocateurs de souffrance rénales avec complications.

Les examens d’imagerie

  • L’examen de choix est l’Echographie. Elle permet d’effectuer une évaluation anatomique complète du rein et des voies urinaires. A cette occasion les prélèvements d’urines sont effectués par ponction.
  • La Radiographie apporte également des informations pertinentes lorsqu’elle révèle la présence de calculs.

La mesure de pression artérielle

  • Une Hypertension peut être à l’origine d’une maladie rénale. Elle doit être recherchée en mesurant la pression artérielle.

Comment détecter La Maladie Renale Chronique plus tôt !

A la Clinique Vétérinaire de Parme, nous proposons un dépistage précoce (dès l’âge de 5 ans) ayant pour but de détecter une variation d’au moins un des marqueurs biologiques suivants :

  • Augmentation de la créatinine dans l’intervalle de référence.
  • Augmentation persistante du marqueur SDMA > à 14ug / dl.
  • Proteinurie persistante : le rapport Proteine/Créatinine Urinaire > à 0,4.

La mesure du biomarqueur sanguin SDMA permet de diagnostiquer beaucoup plus précocement la maladie (jusqu’à 2 ans plus tôt par rapport à une élévation durable de la créatinine).

Ainsi, plus le diagnostic est précoce, plus la prise en charge pourra être optimale.

Eléments de diagnostic d’une maladie rénale chronique avancée !

  • Augmentation de la créatinine et du SDMA au dessus l’intervalle de référence.
  • et Baisse de la densité urinaire.

Principes généraux du traitement de la Maladie Rénale Chronique chez le chat

  • La maladie rénale étant irréversible l’objectif du traitement est de ralentir son évolution en offrant des conditions de vie compatibles avec le bien être de l’animal.

Le monitoring comporte, en plus du suivi de la créatininémie, une analyse d’urine (RPCU, Culot urinaire +/- mise en culture), une mesure de la pression artérielle, un ionogramme, une mesure de la phosphatémie, et un hemogramme/microhematocrite.

Ce suivi permet de déceler les complications et d’adapter le traitement de façon individuelle tout au long de l’évolution de la maladie. Les animaux atteints doivent faire l’objet de réévaluations régulières.

  • Simultanément, des mesures diététiques visent à diminuer les déchets que le rein devra éliminer (avant tout les composés azotés et les phosphates).

La mise en place d’un régime " rénal " (à teneur en protéines optimisée et en phosphore) est la pierre angulaire de la prise en charge de la Maladie Rénale Chronique.

La mise en place d’une diététique adaptée a démontré son effet bénéfique sur l’évolution : les chats alimentés avec un régime rénal survivent plus longtemps et le fréquence des épisodes urémiques est réduite par rapport aux chats nourris avec un régime conventionnel.

Principales ressources thérapeutiques : les anti hypertenseurs (benazepryl, telmisartan, amlodipine), la réhydratation intraveineuse ou sous-cutanée, les diurétiques, la gestion des troubles ioniques et phosphocalciques, EPO, anti-émétiques, oméga3, anti-oxydants...

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